lundi 4 février 2008

noyade

Je me sens si seul ce soir, tu es là pourtant, dans mon lit, dans ma nuit. Je ferais mieux de me coucher contre ton corps, au lieu de rester là à fumer, encore et encore. Mais tu sais pour moi, il y a des choses simples qui ne le sont pas...
Et c'est toujours quand tu dors, que j'ai envie de te parler, c'est toujours quand tu dors, que moi je dors pas.

Comme un lamantin qui se lamante, dans les eaux troubles du manque. J'ai la mort aux trousses, qui me fout les foies, qui me hante, qui me tente, qui me vante son antre. Et combattant immobile, j'écoute bouillir mon sang, ma bile, et battre à mes tempes le décompte du temps.
Et c'est toujours quand tu dors, que j'ai envie de te parler, c'est toujours quand tu dors que je veux pas crever.

Et la nuit s'éternise, et moi je penche, comme la tour de Pise. Fatigué sur un dernier dessin, encore un qui reconte que je me sens pas bien. Alors j'ai sommeil, mais je veux pas dormir, alors je veille, je sais qu'un jour tu vas partir.
Parce que c'est toujours quand tu dors, que j'ai envie de te parler, c'est toujours quand tu dors que moi je dors pas.
Et le bleu du petit matin me délivre enfin, et je fume mon dernier joint, et c'est déjà demain....

[Mano Solo - Toujours quand tu dors]

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