dimanche 29 mars 2009

point culminant du vide

Aux sombres héros de l'amer qui ont su traverser les océans du vide.
A la mémoire de nos frères dont les sanglots si longs
faisaient couler l'acide...

Always lost in the sea, always lost in the sea.
Tout part toujours dans les flots, au fond d'une nuit sereine,
ne vois-tu rien venir ?

Les naufragés et leurs peines qui jetaient l'encre ici
et arrêtaient d'écrire...

Always lost in the sea, always lost in the sea.
Ami, qu'on crève d'une absence, ou qu'on crève un abcès,
c'est le poison qui coule.

Certains nageaient sous les lignes de flottaison intimes
à l'intérieur des foules.

Aux sombres héros de l'amer qui ont su traverser les océans du vide.
A la mémoire de nos frère dont les sanglots si longs
faisaient couler l'acide...

Always lost in the sea, always lost in the sea.

[Noir Désir - Aux sombres héros de l'amer]

chaque jour peut être le dernier

Flotte au-dessus de la Terre, assise sur son nuage d'illusions, voit la vie comme elle aurait voulu qu'elle soit, et non comme elle est d'après les autres, marche en suivant son propre chemin de terre, croise les regards vides des gens perdus dans leur propre existence, sait ce qu'elle veut obtenir, et fait le nécessaire pour que ses rêves deviennent réels, modèle son monde à sa manière, efface les défauts du monde qu'elle a sous les yeux, sourit avec son coeur, comme seuls les anges savent sourire.

jeudi 26 mars 2009

fatiguée mais baignée d'espoir

I say to you today, my friends, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream. I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed : “We hold these truths to be self-evident : that all men are created equal.” I have a dream that one day on the red hills of Georgia the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at a table of brotherhood. I have a dream that one day even the state of Mississippi, a state sweltering with the heat of injustice, sweltering with the heat of oppression, will be transformed into an oasis of freedom and justice. I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character. I have a dream today ! I have a dream that one day down in Alabama, with its vicious racists, with its governor having his lips dripping with the words of interposition and nullification; one day right down in Alabama little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers. I have a dream today. I have a dream that one day every valley shall be exalted, every hill and mountain shall be made low, the rough places will be made plains and the crooked places will be made straight and the glory of the Lord shall be revealed and all flesh shall see it together.

[Martin Luther King - I have a dream]

mercredi 25 mars 2009

poison sur le coeur

I stumbled out of bed, I got ready for the struggle, I smoked a cigarette
and I tightened up my gut.
I said this can't be me,must be my double. And I can't forget, I can't forget, I can't forget but I don't remember what.
I'm burning up the road,
I'm heading down to Phoenix, I got this old address of someone that I knew. It was high and fine and free, ah, you should have seen us ! And I can't forget, I can't forget, I can't forget but I don't remember who.
I'll be there today, with a big bouquet of cactus. I got this rig that runs on memories, and I promise, cross my heart, they'll never catch us. But if they do, just tell them it was me.
Yeah I loved you all my life and that's how I want to end it. The summer's almost gone, the winter's tuning up. Yeah, the summer's gone, but a lot goes on forever. And I can't forget, I can't forget I can't forget but I don't remember what.

[Leonard Cohen - I can't forget]

vendredi 6 mars 2009

les ailes du désir

Monsieur le Président, je vous fais une lettre,
que vous lirez peut-être si vous avez le temps.
Je viens de recevoir mes papiers militaires,
pour aller à la guerre avant mercredi soir.
Monsieur le Président, je ne veux pas la faire,
je ne suis pas sur Terre pour tuer des pauvres gens.
C'est pas pour vous fâcher, il faut que je vous dise,
ma décision est prise, je m'en vais déserter.
Depuis que je suis né, j'ai vu mourir mon père,
j'ai vu partir mes frères et pleurer mes enfants.
Ma mère a tant souffert, elle est dedans sa tombe,
et se moque des bombes, et se moque des vers.
Quand j'étais prisonnier, on m'a volé ma femme,
on m'a volé mon âme et tout mon cher passé.
Demain de bon matin, je fermerai ma porte
au nez des années mortes, j'irai sur les chemins.
Je mendierai ma vie sur les routes de France,
de Bretagne, de Provence, et je dirai aux gens :
"Refusez d'obéir, refusez de la faire,
n'allez pas à la guerre, refusez de partir".
S'il faut donner son sang, allez donner le vôtre,
vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président.
Si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes
que je n'aurai pas d'arme, et qu'ils pourront tirer.

[Boris Vian - Le déserteur]

jeudi 5 mars 2009

contre-addiction

Je viens et disparaît d'un battement de cils, je conquiers et rejette dès la minute qui suit. Je ne suis que l'ombre de mes désirs, le reflet de mes envies lunatiques dans une eau troublée de doute et d'incertitude. La vie me renvoie bien mon inconstance, creuse la déchirure sous mes pieds et m'entraîne dans un entonnoir en peau d'angoisse. Je nage de déception en amertume, volète dans les recoins d'une cage aux barreaux brûlants. Si c'est comme ça grandir, j'aurais de loin préféré rester un fruit pas mûr, et baigner toujours dans mon inconscience de petite fille.