jeudi 29 novembre 2007

do you want everything ?

If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too ;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don't deal in lies,
Or being hated, don't give way to hating,
And yet don't look too good, nor talk too wise.

If you can dream, and not make dreams your master ;
If you can think, and not make thoughts your aim ;
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same ;
If you can bear to hear the truth you've spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build 'em with worn-out tools.

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss ;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them : "Hold on !"

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings, nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much ;
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds' worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that's in it,
And, which is more, you'll be a man, my son !

[Rudyard Kipling - If]

mercredi 28 novembre 2007

encore une histoire ?

Un jour pourtant semblable aux autres, couronné d'un beau ciel orangé retenu par de longues stries bleues, il décida de ne plus regarder ses pieds, il leva les yeux et vit que rien n'était à sa place... Plus exactement, rien ne paraissait avoir réellement sa place...
Il jeta à terre son manteau de peines et
commença alors une longue chute vers ce qui lui sembla d'abord la mémoire héritée de ses ancêtres lointains, des souvenirs au-delà de toute temporalité par rapport à sa propre vie. Mais ce qu'il se passait, c'est qu'en marchant la tête haute, il se laissait violemment happer par le réel, et n'y opposa aucune résistance.
Lui qui n'avait aperçu jusque là qu'un univers de chaussures et de pieds nus, il découvrit soudain des visages effrayés qui faisaient tous face au sol, le teint pâle, le regard fuyant. Des visages préférant se cacher, fuir la vie dès lors qu'ils mesuraient la distance qui les séparait de leurs désirs et de leurs rêves...
Et depuis ce jour, il se nourrissait de leur désespoir, lui qui avait laché le poids qui le freinait. Désirs et rêves que tous peu à peu abandonnent se posent sur lui, voyant que ses yeux sont les seuls qui embrassent l'horizon... Il avance simplement guidé par l'espoir qu'un jour les hommes leveront la tête et qu'il pourra leur faire redécouvrir ce qu'ils ont abandonné : leurs désirs, leurs rêves, et la chaleur d'un sourire...

jeudi 22 novembre 2007

grilles grises de la réalité

accrocher mon coeur à l'étoile la plus haute,
manger des nuages pour accoucher d'un ange,
saigner la lune pour qu'il neige des rêves,
me pendre à une flamme pour accompagner tes larmes,
nous devenons les histoires que nous nous racontons...
mais quelle cage vaut-il mieux connaître de l'intérieur ?

lundi 19 novembre 2007

le soleil qui s'en va

A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder l'soleil qui s'en va
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous
Te dire que les méchants c'est pas nous,
Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants,
Et les mistrals gagnants...

[Renaud - Mistral gagnant]

jeudi 15 novembre 2007

s'absenter

de minuscules formes noires sur du papier, pénètrant dans notre imagination pour fabriquer des images qui constituent un petit monde à part, une évasion possible...

passé, présent, futur

l'avenir est flou... des gens souffrent et manifestent, d'autres profitent de la situation et s'enrichissent, et il paraît que c'est de pire en pire, il paraît que l'écart se creuse, il paraît que l'humanité s'autodétruit, il paraît que le monde va dans le mur... il paraît... oui c'est peut-être vrai au fond, mais ça a toujours été comme ça, ces mots ne cesseront de se répéter... alors ferme les yeux et les oreilles et la bouche et le nez si tu as peur, ferme-toi au monde pour te protéger si tu crois que c'est la meilleure façon de survivre... ou alors fais ce que tu peux pour garder tes rêves intacts, car c'est eux, et non la crainte, qui te feront entrevoir le grand sourire que le monde te fais...

lundi 12 novembre 2007

rêve d'ailleurs

Should I stay or should I go now ?
If I go, there will be trouble
And if I stay, it will be double
So come on and let me know
Should I stay or should I go ?

[The Clash - Should I stay or should I go?]

vendredi 9 novembre 2007

je te raconte une histoire

en sortant se promener un matin, il voit une petite goutte d'eau au sol. n'y pretant pas attention, il continue sa route. la journée passe, et quand il rentre le soir, la petite goutte est toujours là, un petit peu plus grosse. mais il ne s'y attarde pas plus et se couche, rêvant de la goutte d'eau...
le lendemain, il la revoit cette goutte, devenue une petite flaque d'eau. il l'enjambe, laisse filer la journée, et à son retour, la flaque a un peu plus d'ampleur. il passe par-dessus et va paisiblement s'endormir, rêvant de la flaque d'eau...
et les jours s'échappent, et la goutte devenue flaque devient une mare. il doit la contourner chaque jour plus loin, ce qui lui fait perdre de plus en plus de temps. et chaque nuit, ses rêves sont occupés par cette mare envahissante...
jusqu'au jour où à son lever, il voit de l'eau au pied de son lit. la goutte d'eau avait recouvert toute la surface de la planète sur laquelle il vivait...
mais cela ne se serait pas passé s'il avait accordé un regard plus attentif à la petite goutte d'eau dès le premier jour, car elle n'aurait pas eu besoin de l'envahir pour se faire remarquer...

écoutez en vous

Je te répondis "Oui ! Douce voix !" C'est d'alors
Que date ce qu'on peut, hélas ! nommer ma plaie
Et ma fatalité. Derrière les décors
De l'existence immense, au plus noir de l'abîme,
Je vois distinctement des mondes singuliers,
Et, de ma clairvoyance extatique victime,
Je traîne des serpents qui mordent mes souliers.
Et c'est depuis ce temps que, pareil aux prophètes,
J'aime si tendrement le désert et la mer ;
Que je ris dans les deuils et pleure les fêtes,
Et trouve un goût suave au vin le plus amer ;
Que je prends très souvent les faits pour des mensonges,
Et que, les yeux au ciel, je tombe dans des trous.
Mais la Voix me console et dit : "Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous !"

[Charles Baudelaire - La Voix]

mercredi 7 novembre 2007

enfin la nuit...

Le soleil s'efface enfin pour laisser place à l'obscurité...
Il est bientôt temps de fermer les yeux pour quelques heures, et vous laisser envelopper dans les bras vaporeux des images magiques qui peuplent votre esprit...
Et demain matin, elles se seront enfuies, ne laissant en vous qu'un vague souvenir, juste une brève sensation indefinissable...
Peut-être qu'une autre nuit quelques unes d'entre elles reviendront vous bercer tendrement, mais jamais elles ne resteront, et toujours à votre éveil, elles seront remplacées par un vide...

samedi 3 novembre 2007

après le tunnel

je suis tombée amoureuse d'un petit grain de sable
qui s'était égaré sur le seuil de ma vie
je l'ai pris au creux de ma main et j'ai fermé les yeux
il s'est mis à grossir, prenait de plus en plus de place
je l'ai reposé au sol, il était devenu bien trop lourd
je me suis assise dessus tandis qu'il continuait
il enflait toujours, tranquillement
rien ne semblait pouvoir le retenir
curieuse, je me suis blottie à son sommet
et je suis encore là, sur mon grain de sable
pleine de patience
j'attends de voir s'il m'emmènera assez haut
pour sortir la tête de l'eau